N-31
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Lutter contre ou lutter pour ?

Poser les base d'une révolution durable et démocratique par la lutte contre nos adversaires commun.

Parution : Lecture : 2 minutes

Nos adversaires sont puissants. La situation critique. Les modèles mentaux profondément ancrés.

Nous devons faire face. Embrasser la confrontation. Nous devons lutter "contre", et non "pour".

Contrairement à ce que nous pouvons souvent entendre, et au risque de vous surprendre : ceci est une bonne chose.

La lutte contre un adversaire (concret ou immatériel) est un combat qui peut être perçu comme "violent". Nous ne pouvons pour autant oublier où se situe la véritable violence :

Violences policières durant la manifestation du 23 mars à Paris. Vidéo de Amar Taoualit.

Une telle violence répressive et oppressive impose une réponse. Une autodéfense populaire proportionnée dont la légitimité devrait être évidente. Organisant cette réponse, nous nous unissons spontanément. Nous construisons des réseaux, des amitiés, des confiances, des habitudes, une volonté et des victoires communes.

Le 21 mars à Fos-sur-mer, la police recule face à la détermination des grévistes. Vidéo de Cole Stangler.

Une fois les obstacles vaincus, nous pourrons entamer une lutte pour leur dépassement. Une lutte constructive, mais qui peut nous diviser par la confrontation de nos utopies.

On voit ainsi apparaître un autre avantage de la lutte “contre”.

Se focaliser sur la confrontation insurrectionnelle (le “contre”) permet d'éviter de nous enfermer dans des imaginaires utopiques bancals (le “pour”) et de verser excessivement dans la théorie.

Unis, nous pourrons débattre et construire des solutions ensemble, sur le tas.

Divisés, nous nous condamnerions à nous opposer sur la base de modèles préétablis.

Confrontés à une lutte finale pour une (r)évolution globale, l’Histoire nous enseigne qu’une telle division mène ultimement à une guerre intestine, qui permet à nos adversaires de l’emporter. Les exemples de telles guerres civiles ne manquent pas, de l’Espagne à la Russie.

La révolution peut et doit se faire progressivement pour éviter un tel destin funeste. Sur un terrain local (usine, commune…) ou face à un système oppressif précis (race, genre, productivisme…).

La (r)évolution doit s’opérer sur une dimension où le débat, l’autogestion et la construction collective est à portée de main. Une fois que nous avons vaincus à de petits niveaux, puis avons bâtis ensemble une alternative, nous pouvons envahir d’autres terrains.

Ce n’est que par cette contagion progressive du monde (par delà la propriété et les états-nations) et des pensées (par delà l’esprit capitaliste et les modèles oppressifs), que nous pourrons opérer une révolution totale, souhaitable, durable et démocratique.

La construction d’un monde débarrassé de tout autoritarisme passe par le démantèlement progressif et collectif de chaque autorité illégitime.

Un démantèlement qui sera d’autant plus aisé que nous sommes déjà toutes et tous camarades, lié·es par la volonté de faire tomber ce monarque infâme. À condition de ne pas oublier, ce faisant, de conquérir les terrains annexes.

Pour en savoir plus sur ce qui, selon moi, peut constituer la base d'une union durable, une autre brève a été écrite pour en poser quelques bases.

Vous noterez qu'il s'agit bien d'une lutte contre l'autoritarisme qui ne fait que dessiner les contours flous d'une lutte pour (l'autogestion).

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