Les raisons légitimes de la (soit-disant) violence à l'Assemblée
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Le 14 février, l'AFP partageait un article intitulé "Retraites à l'Assemblée : une tension permanente, mais pas inédite". Article dans lequel on retrouve le témoignage suivant de Claude Bartolone :
« J'ai connu des moments tendus, mais les parlementaires donnaient le sentiment de vouloir vivre dans le même pays. Comme au rugby on avait une première et une deuxième mi-temps. Parfois dans la mêlée on se mettait des gnons, mais à la fin il y avait une troisième mi-temps où on se retrouvait. Aujourd'hui, on a l'impression que ce n'est plus le cas. »
L'AN semble effectivement refléter les tensions actuelles de la société, exacerbées par un néolibéralisme haineux et autoritaire.
D'un côté, on a une population à bout de souffle, qui ne veut plus vivre dans un pays où le gouvernement et les possédants marchent main dans la main pour accaparer tout ce qui jusque-là leur permettait tant bien que mal de tenir.
Une population où la grande majorité s'accorde pour demander de meilleurs salaires, conditions de travail et services publics, et lutter contre la pauvreté, quitte à aller chercher l'argent nécessaire dans les poches des plus riches et des grandes entreprises.
Mais c'est aussi une population où le tiers "social" s'oppose à un autre tiers haineux jugeant que l'immigration est la cause de tous ses maux. Deux groupes plus que jamais polarisés, qui aimeraient bien tous deux virer l'autre du pays.
Avec ces débats, on commence à voir apparaître une autre polarisation, plus traditionnelle, mais aussi plus forte que jamais. Celle des "libéraux", une droite "modérée", contre tous les autres. 6/ On a bien 2 (voir 3) modèles de société qui s'affrontent et s'opposent.
Celui des précaires, des minorisés, des solidaires, bref, de la rue, pour qui les injustices sont devenues trop criantes pour ne pas être résolues collectivement via des solutions à portée de main.
Et, face à nous, celui du mépris et de la haine.
Haine des "nécessiteux", trop incompétents pour devenir riches, et qui ne méritent donc rien.
Haine de l'autre, du "différent", bouc émissaire idéal qu'il faudrait mater, expulser, ou pire.
Deux visions qui ne s'opposent qu'en surface, s'accordant pour écraser l'autre par tous les moyens, pour amener l'autre au pouvoir, et le soutenir afin de l'exercer de manière autoritaire.
Il faut bien ça pour nous mater. Là-dessus, comme sur le reste, ils seront toujours alliés.
C'est précisément ça qu'on voit en ce moment à l'Assemblée.
Il est évident que les échanges seraient immensément plus violents s'ils étaient menés par celles et ceux que les députés prétendent représenter.
Dans les faits, les échanges sont très, voir trop policés. Et les deux côtés sont exactement au même niveau sur ce point.
J'aurais personnellement honte si les députés que je soutiens n'exprimaient pas un minimum la colère que je ressens.
Je ne doute absolument pas le "camps d'en face" ressente la même chose. Ils n'ont jamais eu besoin d'un tel contexte pour nous mépriser et nous insulter.
Alors tant mieux si l'AN est un peu tendue ! C'est une des soupapes qui permet d'éviter qu'on s'écharpe au quotidien.
Illustation
Voici une parfaite illustration de violence symbolique, le matin du 17 février, à l'Assemblée Nationale :



Il y a des moments comme ça où l'Assemblée donne comme une envie d'enchaîner les torgnoles afin de faire ravaler sa suffisance à cette petite bourgeoisie hors sol.
Heureusement que certains sont là pour leur rappeler pacifiquement l'imposture de leur politique assassine.
Le propos est d'ailleurs à l'avenant, et d'une mauvaise foi flagrante : « Plus de dividendes c'est une richesse qui est aussi mieux partagée » 🤢
De la pure provocation, réfléchie et volontaire.
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